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Je n'ai jamais bien su si cela pouvait s'appeler �tre mis � la porte.
IX. Suite de l'histoire de la puce enrag�e 26
Les consultations du docteur Noir ; Stello : premi�re consultation ; Daphn� : seconde consultation du docteur Noir
X. Am�lioration
Stello cessa d'appuyer sa t�te sur le coussin de son canap�. Il se leva et �tendit les bras vers le ciel,
rougit subitement et s'�cria avec indignation :
"Eh ! qui vous donnait le droit d'aller ainsi mendier pour lui ? Vous en avait-il pri� ? N'avait-il pas
souffert en silence jusqu'au moment o� la Folie secoua ses grelots dans sa pauvre t�te ? S'il avait soutenu
pendant toute sa jeunesse l'�pre dignit� de son caract�re ; s'il avait pendant une vingtaine d'ann�es sing�
l'aisance et la fortune par orgueil et pour ne rien demander, vous lui aurez fait perdre en une heure toute la
fiert� de sa vie. C'est une mauvaise action, Docteur, et je ne voudrais pas l'avoir faite pour tous les jours qui
me restent encore � subir. Je la mets au rang des plus mauvaises (et il y en a un grand nombre) que
n'atteignent pas le lois, comme celle de tromper les derni�res volont�s d'un mourant illustre et de vendre ou
de br�ler ses M�moires, quand son dernier regard les a caress�s comme une partie de lui-m�me qui allait
rester sur la terre apr�s lui, quand son dernier souffle les a b�nis et consacr�s. - Vous avez trahi ce jeune
homme lorsque vous avez qu�t� pour lui l'aum�ne d'un roi insouciant. - Pauvre enfant ! lorsqu'il avait des
lueurs de raison, lorsque ses yeux �taient ferm�s (selon votre exp�rience), il pouvait, se sentant mourir, se
f�liciter de la pudeur de sa pauvret�, s'enorgueillir de ce qu'il ne laissait � aucun homme le droit de dire : Il
s'est abaiss� ; et pendant ce temps-l� vous alliez prostituer ainsi la dignit� de son �me ? Voil�, en v�rit�,
une mauvaise action ! "
Le Docteur Noir sourit avec une parfaite tranquillit�.
"Asseyez-vous, dit-il ; je vous trouve d�j� mieux, vous sortez un peu de la contemplation de votre
maladie. L�che habitude de bien des hommes, habitude qui double la puissance du mal. - Eh ! pourquoi ne
voulez-vous pas que j'aie �t� attaqu� une fois moi-m�me d'une maladie bien r�pandue : la manie de
prot�ger ? Mais revenons � ma sortie de Trianon.
J'en fus tellement d�concert�, que je ne remis plus les pieds chez l'archev�que et m'effor�ai de ne plus
penser au malade que j'avais trouv� dans son palais. - Je parvins en quelques minutes � chasser cette id�e par
la grande habitude que j'ai de dompter ma sensibilit�.
- Mince victoire ! dit Stello en grondant.
- Je me croyais d�barrass� de ce fou depuis longtemps, lorsqu'un beau soir on me fit appeler pour
monter dans un grenier o� me conduisit une vieille porti�re sourde..."
- "Que voulez-vous que je lui fasse ? dis-je en entrant ; c'est un homme mort."
Elle ne me r�pondit pas ; elle me laissa seul avec le m�me homme, que je reconnus difficilement.
X. Am�lioration 27
Les consultations du docteur Noir ; Stello : premi�re consultation ; Daphn� : seconde consultation du docteur Noir
XI. Un grabat
Il �tait � demi couch�, le pauvre malade, sur un lit de sangle plac� au milieu d'une chambre vide. Cette
chambre �tait aussi toute noire, et il n'y avait pour l'�clairer qu'une chandelle plac�e dans un encrier en guise
de flambeau, et �lev�e sur une grande chemin�e de pierre. Il �tait assis dans son lit de mort, sur son matelas
mince et enfonc�, les jambes charg�es d'une couverture de laine en lambeaux, la t�te nue, les cheveux en
d�sordre, le corps droit, la poitrine d�couverte et creus�e par les convulsions douloureuses de l'agonie. Moi,
je vins m'asseoir sur le lit de sangle, parce qu'il n'y avait pas de chaise ; j'appuyai mes pieds sur une petite
malle de cuir noir, sur laquelle je posai un verre et deux petites fioles d'une potion, inutile pour le sauver,
mais bonne � le faire moins souffrir. Sa figure �tait tr�s noble et tr�s belle ; il me regardait fixement, et il
avait au-dessus des joues, entre le nez et les yeux, cette contraction nerveuse que nulle convulsion ne peut
imiter, que nulle maladie ne donne, qui dit au m�decin : Va-t'en ! et qui est comme l'�tendard que la Mort
plante sur sa conqu�te. Il serrait dans l'une de ses mains sa plume, sa derni�re, sa pauvre plume, bien tach�e
d'encre, bien pel�e et toute h�riss�e ; dans l'autre main, une cro�te bien dure de son dernier morceau de pain.
Ses deux jambes se choquaient et tremblaient de mani�re � faire craquer le lit mal assur�. J'�coutai avec
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